JEAN SICURANI, Presidente di l'associu

La philosophie est comme la musique, qui existe si peu, dont on se passe si facilement : sans elle il manquerait quelque chose, bien qu’on ne puisse dire quoi. (...) On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien ». Si j’entame mon édito par cette citation de Jankélévitch, c’est qu’elle révèle ce que je pense profondément de la musique : on ne peut pas vraiment vivre sans. Elle nous ouvre à la conscience d’une vérité supérieure, et nous permet tout à la fois de nous rejoindre les uns les autres dans notre humanité, de par l’universalité dont elle est porteuse, et de nous élever par les sentiments qu’elle fait naître en nous. Un triple mouvement vers le haut, vers les autres et au creux de nous-même, en somme. Cette année, les Rencontres suivent le mouvement et étendent leurs « ailes » vers de nouveaux territoires, portées par un élan de musicalité heureuse. Les récentes vicissitudes qui ont jeté un voile sombre sur la musique et la culture en général n’ont en effet pas eu raison de la ferveur des artistes, des organisateurs et, nous l’espérons, du public. S’il est une impulsion dont nous nous félicitons, c’est celle qui voit émerger en Balagne la volonté unanime d’accorder une place plus grande à la culture, ce qui nous permet de porter le flambeau de la musique plus haut, plus loin : 17 villages, 23 lieux et 30 concerts. Sans oublier que les Rencontres, au-delà des merveilleux artistes qu’elles convient l’été, se poursuivent l’hiver avec nos concerts des Invernale, mais aussi le reste de l’année avec les différentes académies (musique classique et musique à l’image). Ce volet met en exergue la formation et la transmission qui, vous le savez, me tiennent tout particulièrement à cœur. Le cap des 20 ans est franchi et c’est en ambassadeurs encore et toujours plus fervents que nous abordons cette nouvelle page des Rencontres.

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