Meridianu

C’est dans le pays de Balagne, à l’intérieur des terres, là où prospèrent les oliviers multiséculaires, qu’est né le groupe MERIDIANU en 2003. À l’image des racines de l’arbre de paix c’est dans cette terre chargée d’histoire que MERIDIANU puise l’inspiration et la force qu’il exprime dans ses chants. 

Pour le groupe l’héritage culturel est en effet le socle sur lequel se construit le présent tout en permettant aux hommes de préparer l’avenir. Ce constat se vérifie chaque jour dans la manière d’aborder le chant, MERIDIANU a choisi tout naturellement de s’appuyer sur la richesse du patrimoine musical de la Corse. C’est en effet un passé d’une grande richesse, le caractère spécifique de la polyphonie à travers la « paghjella » en est le meilleur exemple. C’est cette forme de chant qui définit le mieux la singularité musicale de la Corse, elle se fonde sur la complémentarité de trois voix :

 

Sigonda : c’est la voix principale qui entonne puis porte le chant

 

Bassu : c’est la voix grave dans un rôle de soutien de la sigonda

 

Terza : c’est la dernière à intervenir, la plus aigue et qui par ses reprises enrichit le chant de ses ornementations.  

 

Or ces chants ont failli être définitivement perdus suite aux guerres où la France était engagée et aux pertes humaines qu’elles ont engendrées, guerres suivies d’un exode qui a vidé l’île de ses forces vives. Les chants, qui jusque là avaient fait partie de la vie communautaire de tous les jours, peu à peu s’éteignaient. Heureusement, à partir des années 50, des travaux de recherche et d’enregistrement ont été menés, et des hommes comme Félix Quilici ou François Flori ont parcouru la Corse de village en village afin d’accomplir cette mission. Aujourd’hui, le groupe MERIDIANU s’efforce modestement d’apporter sa pierre à l’édifice en recueillant les derniers chants qui de nos jours encore peuvent être sauvés de l’oubli. Il ne s’agit pas pour autant de se réfugier dans une attitude passéiste. En effet si un effort important est fait pour restituer l’authenticité des chants de la Corse d’autrefois, c’est aussi  naturellement à partir de ces bases solides que le groupe chante le vécu du temps présent. Le choix de la complémentarité entre tradition et modernité constitue la démarche naturelle.    Le répertoire, s’enrichit d’année en année de créations aussi nombreuses que variées par la diversité des thèmes abordés. Une telle démarche dénote une réelle volonté de partage et d’ouverture au monde afin d’approcher des cultures différentes. C’est d’ailleurs pour marquer cette attitude que symboliquement le nom de MERIDIANU (méridien) a été choisi. Evidemment une telle attitude implique le respect des valeurs humanistes et MERIDIANU a toujours répondu bénévolement aux sollicitations et célébrations diverses dans la mesure où elles se déroulent hors de tout esprit mercantile. 

Vivre intensément sa propre culture, la partager en allant à la rencontre des autres, échanger et  apprécier ce qui rapproche mais aussi percevoir les différences comme un enrichissement : Telles sont les valeurs que le groupe a choisi de porter et d’offrir au public. Chacun sait que pour cela le talent ne suffit pas, il faut y ajouter de la rigueur et du travail pour réussir loin des habituelles complaisances médiatiques dénuées de tout esprit critique.

Cette attitude est la marque du respect que MERIDIANU doit à son public.

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