Dans le monde des contre-ténors pourtant riche en talents, Paul Figuier s’affirme davantage chaque saison comme un nom à suivre : à la longueur de la voix unie et à des ressources dynamiques qui impressionnent, s’ajoutent une ligne de chant au raffinement indiscutable.
Paul Figuier a eu la chance, tout au long de ses études, de participer à des projets passionnants aux côtés d’artistes de première force. Encore membre du Centre de Musique Baroque de Versailles (Olivier Schnebeeli), il chante sous la direction de chefs tels que Christophe Rousset, Hervé Niquet ou Jérémie Rhorer.
Son diplôme obtenu, il intègre la classe d’Isabelle Poulenard au CRR de Paris et profite de l’enseignement de professeurs tels que Stéphane Fuget et Jean Tubéry. Il y incarne Bertarido dans Rodelinda de Händel en 2014 et Pisandro dans Il ritorno d’Ulisse de Monteverdi en 2015.
En 2016, il est admis au CNSM de Paris dans les classes d’Alain Buet puis d’Yves Sotin : il se produit sous la baguette de Masaaki Suzuki, Laurence Equilbey, Paul Agnew, Alain Altinoglu et de nouveau Christophe Rousset. Il y chante en 2018 Tolomeo dans Giulio Cesare de Händel dirigé par Philip Von Steinaecker et Arete dans Giove in Argo de Lotti avec Leonardo García Alarcón. En 2019, il enregistre les solis d’alto du Cantique des trois enfants dans la fournaise de Philippe Hersant avec le CMBV et la Maîtrise de Radio France. Parallèlement, au cours de nombreuses master class, il reçoit les conseils avisés de Karine Deshayes, Barbara Hannigan ou Magreet Honig.
Toutes ces expériences constituent un capital précieux qu’il exploite ensuite dans les nombreux concerts donnés avec les ensembles les plus en vue : Correspondances, Le Caravansérail, Amarillis, La Capella Medi-terranea ou l’Atelier lyrique de Tourcoing (les Stabat Mater de Scarlatti et Pergolèse au Théâtre des Champs-Élysées aux côtés de Maïlys de Villoutreys en avril 2019), sans oublier la musique de Bach avec Raphaël Pichon et Pygmalion.
En avril 2019, il fait ses véritables débuts sur la scène lyrique avec Erismena de Cavalli donné par la Capella Mediterranea de Leonardo García Alarcón dans une mise en scène de Jean Bellorini, puis à l’Opéra de Lausanne où il chante Oreste dans La Belle Hélène, sous la direction de Pierre Dumoussaud et mis en scène par Michel Fau. Il retrouve Lausanne au printemps 2021 pour le rôle du Mago Cristiano dans Rinaldo sous la direction d’Andrea Marcon et dans une mise en scène de Robert Carsen. Notons qu’en 2022, il fait ses débuts à l’Opéra d’Avignon dans la même œuvre mais cette fois dans le rôle-titre, avec un vif succès, sous la direction de Bertrand Cuiller et avec une mise en scène de Claire Dancoisne.
À l’été 2021, il chante le rôle-titre de San Giovanni Baptista de Stradella avec Le Banquet Céleste de Damien Guillon. Sous la direction de Philippe Jaroussky et à l’Opéra de Montpellier, il incarne successivement Nireno dans Giulio Cesare de Händel (2022, mise en scène de Damiano Michielletto) puis Achille dans Orfeo de Sartorio (2023, mise en scène de Benjamin Lazar).
Autre port d’attache notable, le Festival de Beaune l’invite à chanter la Passion selon Saint-Jean avec Les Surprises dirigés par Louis-Noël Bestion de Camboulas (2022) puis L’Orfeo de Monteverdi avec Les Épopées de Stéphane Fuget.
Soucieux de vivre diverses expériences scéniques, il assume les parties chantées de La Nuit des Rois de Shakespeare mis en scène par le grand Thomas Ostermeier à la Comédie Française
Parmi ses projets de la saison 2023/2024, l’opéra occupe une place de choix. Mentionnons tout particulièrement L’incoronazione di Poppea de Monteverdi qu’il retrouve à deux reprises dans la mise en scène de Ted Huffmann : d’abord, à l’Opéra de Rennes sous la direction de Damien Guillon dans les rôles d’Arnalta et Nutrice, puis à l’Opéra de Toulon avec Leonardo García Alarcón comme chef, cette fois dans le rôle d’Ottone.